Artiste graveuse-raccomodeuse originaire de Montréal, mais transplantée en Haute-Gaspésie, je puise mon inspiration entre estuaire et montagnes. Mon œuvre explore des techniques mixes variées, telles que l'estampe, la broderie,  la fibre papier et la poésie, intégrant des matériaux délaissés pour leur redonner une voix, une voie. Je fais de l’abandon, mon thème phare, mon thème fort! Membre de D’encre et de papier et de Culture Gaspésie, j'expose présentement à la Maison de la Culture de Sainte-Anne-des-Monts, au Centre d'ARts Visuels de Magog et au Conseil des services scolaires des Chic Chocs ainsi que dans plusieurs cafés, restaurants et commerces de l'Estrie. Toujours en quête d’innovation, j’enrichis mon savoir-faire par des perfectionnements réguliers en techniques d’impression et d’art textile. Avec une vision artistique inclusive et écologique, j’ouvre un dialogue entre l’art, la nature et la communauté.

Chez moi, les idées artistiques, qu’elles soient poétiques, iconographiques, métaphoriques ou conceptuelles, se téléchargent par fragments dans les moments où je m’y attends le moins : en conduisant dans une tempête de poudrerie, en m’indignant des actualités politiques, en récoltant les carottes au potager, dans un rassemblement activiste. J’ai toujours eu une fascination pour les matériaux, les lieux, les mots et les concepts orphelins, déchus, bradés, ceux qu’on a oubliés ou abandonnés consciemment ou non. J’adore les débusquer et leur redonner une voie, une voix, une lumière, une émotion peut-être.

 

J’aime la dynamique du flux et le geste de la gravure, du collage et de la broderie peuvent mettre une distance entre le sujet et l’artiste, entre la scène et l’esthète. J’aime le cheminement qui me pousse à résumer, à creuser, à empiler (théoriquement ET physiquement)! J’adopte une approche très organique, intuitive, et pourtant, à la fin, comme dans un rêve loufoque dont on tente de tirer une leçon ou la lecture d’un avenir potentiel, il existe et se dégage un sens, un impact que mon cerveau n’a pas voulu me dévoiler pendant le processus actif. La naissance d’une œuvre est toujours un peu euphorique et m’aide à saisir le monde.

 

En parallèle, je ne pouvais pas envisager une carrière dans les Arts sachant que ma pratique pourrait avoir un effet délétère sur l’environnement ou que j’évolue indépendamment du contexte social et sans réciprocité avec les acteurs locaux. Je m'implique dans ma communauté, dans la vie politique, et je garde une trace des déchets que je produis (et souvent je garde ceux qui m’inspirent), je prends conscience de la qualité (ou non) des intrants, et je vois si l’amour injecté dans le mode de production ajoute une valeur. Rien n’est parfait et parfois le lâcher prise et le pardon sont mes meilleurs armes… Parfois, les œuvres seront sujets à se détériorer ou à se décolorer au fil des années… J’ai appris à vivre avec mes paradoxes… et même à les apprécier!

 

Je rêve d’un studio ouvert, accessible à tous, authentique et généreux. C’est ainsi que je mène ma vie et mon travail en architecture de paysage, pourquoi l’Art devrait-il être différent ?