Expédition est une démarche artistique menée de front par Vincent Biron-Chalifour et Josèphe Landreville (Pépite & Josèphe). Vincent Biron-Chalifour (né 1994, Montréal, Canada) a obtenu son BFA en photographie à l’Université de Concordia (2018). Josèphe Landreville (née 1993, Montréal, Canada) a obtenu sa maitrise à l’Université du Québec à Montréal en arts visuels et médiatiques (2021).

 

Depuis 2016, le duo d’artistes marche, travaille et vit ensemble entre Montréal et Sutton. Ils ont participé à des résidences d'artistes dans la ville de Québec à Engramme (2018) et à La Bande Vidéo (2022). Leurs assemblages installatifs ont été présentés au sein d'expositions collectives dans leur ville natale  (notamment à la Galerie FOFA, à l’espace Cercle Carré, à Gham et Dafe et au centre d’essai Arprim). Leur première  exposition individuelle Phase 5: les gallons-panorama a été diffusée à la galerie de l’Atelier Circulaire (2020, Montréal, Canada).

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À ce jour, ils ont réalisé une dizaine de tableaux sur mesure pour des espaces de vie de particuliers. Cette approche singulière à la commande, nommée tabeaux-extension, constitue un volet important de leur démarche artistique.

Aplanir un volume pour qu’il devienne surface. Un simple geste de déploiement est suffisant pour transformer le regard que l’on pose sur un gallon de peinture, cet objet du quotidien qui jusqu’alors n’avait de valeur que celle attribuée à sa fonction utilitaire : contenir de la matière colorante. Il faut le voir une fois pour changer de perspective : des paysages picturaux insoupçonnés sont figés à l’intérieur de pots de peinture. Dès lors, la ville devient un terrain d’investigation. À moitié pleins, bosselés, rouillés, odorants… nous récoltons ces rebuts comme des fruits mûrs le long des trottoirs et aux centres de récupération. Nous bifurquons leur trajectoire vers le dépotoir : nous charrions ces beautés tôlées, les entreposons, puis les dévoilons. 

Les gallons-panoramas est une collection de contenants de peinture qui ont été récoltés, évidés, déployés sur un plan 2D, puis numérisés de sorte que les paysages picturaux figés à l’intérieur soient révélés. Ainsi déplié, chaque débris domestique dévoile sa propre mémoire expérientielle : Coulures, variations pigmentaires, traces de décantation, de sédimentation, d’agglutination, résidus d’écaillage, marques de corrosion, de givrage, d’égratignement… L’intérieur des pots de peinture renvoie aux paysages qui construisent notre imaginaire tantôt personnel, tantôt collectif.