Mes études aux beaux-arts se sont déroulées de 1997 à 2001 d'abord à Annecy et ensuite à Toulouse. Après avoir obtenu mon DNSEP avec mention, la ville de Toulouse m'a offert l'opportunité de faire une résidence à la cité des arts à Paris. Ensuite, j'ai poursuivi ma formation à l'École supérieure des beaux-arts de Genève pour enseigner les activités créatives. Après avoir été professeur contractuel à l'éducation nationale, j'ai décidé de passer le CAPES. Deux ans se sont écoulés depuis que je suis revenu à la pratique artistique et j'aspire à créer plus d'expositions à l'avenir. 

" Se montrer soi-même ou tel qu'un proche -même animal !- devient miroir : voilà ce
qui anime la silhouette au centre du moindre dessin de Nadia Akrémi ; mais quoiqu'en
surcroît la nudité traverse encore un peu plus l'intérieur, l'inconnu de chaque âme reste
avec le vide autour, une certaine solitude accentuant tel geste, une encre souvent noire
masquant le regard.
On observe. On reconnaît le cœur d’une enfant, d’un homme, d'un oiseau, et l'eau
semble une frontière complice entre envol, arc-en-ciel déposé au pied des rêves, blessure
écrite par la terre afin de saisir les frissons les plus secrets. Nadia s'interroge. Une photo
lui répond d'abord, un dialogue d'autant plus musical qu'il aura été vécu : puis son trait,
entre ses doigts, prend la finesse de ces sentiments que l'on craint de voir blesser l'autre.
Alors deux éléments se créent sur la feuille, un personnage et sa ressemblance, mille
traits répétant que la main donnera plus que l'absence, voire la reprise d'un motif sans
craindre la mort de l'écho, de la pose étrangère à ce qui provoque, ce qui ne verrait
qu'une image en poussière au bout de la beauté ; car il ne s'agit pas de séduire, plutôt de
laisser quelque origine avouer son infini, sa lumière comme en elle et pour le temps de
l'art , du partage, de l'imperceptible appelé à grandir dans les yeux de l'observateur.
Quel pays cultive alors des sources dépouillées, des cieux confiés aux vents les plus libres
de garder l'essentiel ? Quelle scène exige une ouverture humaine, tout simplement ? Le
personnage avoue les battements profonds de son cœur, et tant pis pour ceux qui ne
croiraient qu'à des éclairs, à ce que l'ombre chuchote à la tension, la peur de se perdre.
Ici, nul décor. On regarde la sensibilité bien en face.

Régis Roux ; le 20 juin 2021.