Dès l’enfance, mon hypersensibilité me donnait accès à un espace supplémentaire : celui de la spiritualité. Titulaire d’un diplôme d’études supérieures en theologie, j’étais à la recherche de sens, mais c’est plutôt le non-sens qui m’a prise à la gorge. Quinze années à tenter de comprendre l’Eglise catholique à travers le milieu paroissiale, scolaire, communautaire m’auront laissé plusieurs traumatismes dont deux sexuels. Les agressions de toutes sortes, un parcours de dénonciation de mes agresseurs à l’interne m’auront dirigé vers l’art comme moyen de survie et comme point d’ancrage à ma résillience. Pour me protéger des menaces constantes de l’institution, j’ai fait le choix de m’inscrire à un recours collectif qui a été rendu publique en 2022. Identifiée à ce moment comme Mme F, mon histoire a fait le tour du monde. Mes toiles sont l’expression de ce combat qui perdure encore aujourd’hui alors que je suis dans l’attente de subir un procès en diffamation de la part d’une des puissances du Vatican. 

C’est mon âme déchirée qui est projetée sur mes toiles avec quelques éléments théologiques ou juridiques que les connaisseurs comprendront. Mes toiles sont un clin d’oeil à la Bible ou aux clichés religieux catholiques pour dénoncer l’aberration de l’abus systémique et de la double vie cachée des clercs protégés par une religion guidée par le pouvoir et l’argent. Les médiums utilisés sont principalement l’acrylique à laquelle j’ajoute parfois des textures de toutes sortes, dont des pages de Bible, des documents juridiques et autres éléments.