L’art au bout des doigts

YanikKA, artiste peintre

Ses influences

YanikKA, diminutif de Yannick K. Auclair, s’initie dès l’enfance au domaine des arts en côtoyant différents artistes influents, dont Les Benoit, peintres animaliers, qui l’accueillent dans leur atelier situé aux portes du parc de la Gaspésie. Elle y découvre l’art du croquis sur le vif, de la photographie animalière et la peinture à l’huile.

L’artisanat de sa grand-mère, Anastasie Coulombe-Auclair, lui fera aussi découvrir l’art engagé. Cette dernière tisse des œuvres en macramé où elle illustre ses prises de position sur certains enjeux sociaux. Elle demeure à ce jour une pionnière ayant fait avancer les droits des femmes dans sa communauté et ayant insufflé le goût de la création à la jeune artiste qu’était YanikKA.

À l’âge de 15 ans, YanikKA quitte sa Gaspésie natale pour un séjour de quelques mois dans la Baie d’Hudson, au Nunavut. Étant elle-même de descendance Micmac cette immersion lui permettra de découvrir les nombreuses facettes de la culture et de l’art autochtone, le tout en parfaite adéquation avec la nature. C’est un an plus tard qu’elle s’établit à Québec pour y poursuivre ses études.

En 1994, elle obtient un diplôme en art du Collège Lionel-Groulx. Cette formation classique marquera ses choix picturaux au fil des ans. Elle entreprend ensuite une technique en design de mode, se spécialisant en illustration et en création de costumes. C’est à cette époque qu’elle développe son intérêt pour le théâtre et la scénographie, dont les influences subsistent toujours dans ses tableaux. En décembre 2002, elle termine ses études universitaires en enseignement des arts et débute sa carrière d’enseignante.

En parallèle, elle fait ses premiers pas comme artiste professionnelle en participant ponctuellement à des événements culturels et à des expositions collectives et individuelles. Elle réalise également à cette époque un grand nombre d’œuvres sur mesure. Le nu, les paysages et les collages sont des thèmes qu’elle explore en alternance. Depuis 2020, elle participe également à de nombreuses expositions virtuelles.

Ses illustrations

Une part importante du travail artistique de YanikKA est dédiée à ses illustrations, dont certaines ont été publiées en couverture d’ouvrages littéraires. Ses collaborations sont nombreuses. En 2020, elle participe à la promotion de sa région natale grâce à son illustration des Jardins de Métis sélectionnée par l’Alliance de l’industrie touristique du Québec. À la même époque, ses aquarelles sont publiées dans un conte pour enfant de l’auteur bestseller Genevière St-Amour. Cette heureuse collaboration est reconduite dans un second conte illustré à paraitre à l’automne 2022. 

 

Her influences

YanikKa, short for Yannick K. Auclair, is introduced to the world of arts as a child through contacts with internationally renowned wildlife painters, who welcome her into their studio located at the entrance of the Parc de la Gaspésie. There, she discovers the art of sketching, as well as animal photography and oil painting.

Through her grandmother, Anastasie Coulombe-Auclair, and her handicraft, she discovers engaged art. Indeed, Anastasie creates macramé work in which she illustrates her views on social issues. She remains, to this day, a pioneer who contributed to the advancement of women’s right in her community, and fuelled the creative passion of the young artist that YanikKa was then.

At 15 years old, YanikKA leaves her native region, Gaspésie, and spends a few months in the Hudson’s Bay, Nunavut. Being of Mi'kmaq descent herself, this immersion allows her to discover different cultural and artistic sides of this Indigenous culture, in perfect harmony with nature. A year later, she moves to Québec City where she continues with her studies.

In 1994, she obtains an art diploma from the Collège Lionel-Groulx. This classic training influences her pictural interests through the years. She then begins a fashion design program and specialises in costume illustration and creation. It is during this period that she develops her interest for theatre and scenography, fields that still influence her work today. In December 2002, she graduates with a Bachelor in Art Education and begins her career as a teacher.

Simultaneously, she makes her debuts as a professional artist by participating in cultural events and individual or collective exhibitions. She also creates a great number of custom-made pieces. She explores, in rotation, themes such as the nude, landscapes and collages. Since 2020, she also participates in numerous digital exhibitions.

Her illustrations

YanikKA’s illustrations are an important part of her artistic work ; some have been published as the cover of literary pieces. Her collaborations are numerous. In 2020, she contributes in promoting her native region when one of her illustration of the Jardins de Métis is selected by the Alliance de l’industrie touristique du Québec. In that same period, she sees her watercolor illustrations published in bestseller author Geneviève St-Amour’s tale for children. This happy collaboration is renewed for a second tale to be publish in the fall of 2022. 

 

Depuis quelques années, YanikKA séjourne régulièrement à Métis-sur-mer, Ste-Luce et L’Isle-aux-Coudres où elle recherche de grands espaces pour y explorer la photographie. Ces endroits de prédilection où elle se sent en profonde communion avec la nature ont une importance dominante dans le choix de ses sujets picturaux contemporains.

En 2018, après une visite aux Jardins de Métis qui marquera un tournant dans son travail de création, elle peint ses premiers jardins anglais. Peu à peu, son œuvre se transforme et dérive vers la réalisation de tableaux grand format aux fleurs surdimensionnées. Les thèmes floraux et la peinture aux doigts s’imposent alors. Elle délaisse le pinceau et travaille des coloris inspirés de la palette de couleurs du tonalisme. Le noir est absent de ses toiles, laissant sa place à des bruns colorés qui divinent la lumière dans les clair-obscur surannés qu’elle peint.

Alors qu’elle soutient cette recherche d’équilibre entre contraste et transparence, entre sensibilité et expression, le contact direct avec le médium permet à YanikKA d’explorer une touche poétique et vaporeuse. Le geste demeure omniprésent et se fond au cœur de cette matière translucide.

YanikKA réalise ses toiles sur de grands canevas préalablement enduits d’une couleur foncée. Le geste spontané guide la composition de ses œuvres, dans lesquelles la diagonale est importante, car le mouvement qu’elle permet de créer appuie un côté théâtral inspiré du romantisme. La forme nait tranquillement des couches transparentes successives appliquées aux doigts.

Les arrangements floraux sont directement inspirés de ce que la nature offre, sans être réorganisés par l’artiste. YanikKA souhaite saisir l’essence des choses telles que la nature les présente afin d’en garder un souvenir intact : « Peindre les fleurs pour éviter qu’elles ne meurent ». Voilà ce qui résume sa motivation artistique. Cela n’est pas sans rappeler la philosophie propre aux Vanitas du 17e siècle, dont le message manifeste est la finalité de la vie. En effet, YanikKA choisi d’emblée des modèles affectés par le passage du temps. Les jardins sauvages, les corolles abimées par le froid et les feuillages déformés par les intempéries rejoignent sa préoccupation esthétique de capter l’essence de l’éphémère. 

 

For the past few years, YanikKA has frequently been visiting Métis-sur-Mer, Ste-Luce and L’Isle-aux-Coudres, seeking the wide open where she is able to explore photography. These special spaces where she feels a profound connection to nature are of crucial importance in the pictural subjects that she chooses for her contemporary work.

In 2018, after a visit at the Jardins de Métis that marked a turning point in her creative work, she paints her first English gardens. One step at the time, her work transforms and becomes oriented towards large canvases and oversized flowers. The choice of finger painting and floral themes becomes obvious. She

leaves behind her brushes and works with colours inspired by the tonalist palette. Black is absent from her paintings, leaving space for coloured browns that embellish the light of her clair-obscurs.

As she seeks a balance between contrast and transparency, between sensitivity and expression, the direct contact with the medium allows YanikKA to explore a poetic and vaporous touch. Her movements remains omnipresent and blend into the translucent matter.

YanikKA paints on large canvases covered in dark colours. Spontaneous movements direct the composition of her works, in which diagonals are important, since the dynamic that they create support a theatrical dimension that is inspired by romantism. Forms are slowly born from the successive transparent layers that are applied by hand.

The floral arrangements that she paints are directly inspired by nature, without any reorganisation by the artist. YanikKA wishes to capture the very essence of things, as nature presents them, in order to immortalise them : “ Painting the flowers so that they never die”. That is what summarises her artistic motivations. This is obviously reminiscent from the philosophy of Vanitas from the 17e century, whose manifest message was the end of life. Indeed, YanikKA always choses models that have been affected by the passage of time. Wild gardens, corolla damaged by the cold and foliage deformed by the weather speak to her aesthetic preoccupation of capturing the essence of the ephemeral